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La situation sanitaire au Népal

Dernière mise à jour : 3 nov. 2021


LA SITUATION DU NÉPAL FACE À L’ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS


Comme tous les pays du monde, le Népal connaît une véritable crise liée à l’épidémie de Covid-19. Les Népalais ont largement été impactés par cette situation et par les mesures gouvernementales prises pour y faire face.


Dans un contexte particulièrement difficile, et au regard des informations média qui nous parviennent, il est cependant compliqué d’estimer précisément les conséquences, immédiates et à venir, que cette crise va provoquer.


Cette situation est avant tout une crise humanitaire, qui exacerbe les difficultés économiques, et sanitaire, tout comme les inégalités qui préexistaient.


À l’instar de nombreux Etats, le gouvernement népalais a d’abord tenté d’endiguer la propagation du virus en imposant un confinement strict aux habitants. Aux environs du 20 mars 2020, les artisans, ont été contraints de quitter leurs ateliers pour retourner auprès de leurs familles en province, loin de la capitale, et de nombreuses familles dont nous accompagnons les enfants dans leur scolarité, ont fait également ce "choix".

La sortie de ce confinement, initialement prévue pour le mois de juin, a été repoussée, d’échéances en échéances, jusqu’en septembre. En cause, notamment, la proximité avec le pays voisin, l’Inde, dont les chiffres ne cessent d’inquiéter les autorités. (9,4 M de cas, 137 621 décès et encore plus de 38 000 nouveaux cas/jour).


En comparaison, les données népalaises laissent dubitatif, sans que la cause en soit toutefois clairement identifiée.

En effet, les cas avérés, les guérissons comme les décès (233 452 ; 214 521 et 1 508, au 16/11/20), semblent particulièrement faibles et incohérents par rapport aux chiffres de la situation mondiale.

Difficile de dire s’il s’agit d’une méthode de comptage défaillante, ou d’un niveau de vie qui limite déjà "naturellement" le nombre de personnes fragiles, comme les diabétiques ou immunodéprimés.



LES IMPACTS DE L’ÉPIDÉMIE SUR LA VIE DES NÉPALAIS


Quoi qu’il en soit, le confinement et la fermeture des frontières ont indéniablement des conséquences directes sur le quotidien des habitants.


Le pays, qui trouvait jusqu’à maintenant une ressource importante et en croissance dans le tourisme, s’est vu contraint à la fermeture de ses frontières.


Même si les vols commerciaux en direction du Népal ont légèrement repris ces dernières semaines, la situation a été complètement bloquée pendant plus de quatre mois, provoquant une absence considérable de revenus pour de nombreux Népalais.


Le confinement dans de nombreux pays limite également la reprise de l'activité touristique. La saison de trekking sur les sommets himalayens tels que l’Everest, le Lhotse, le Dhaulagiri, l’Annapurna ou le Nanga Parbat, qui attirent généralement des milliers de sportifs, n’a pas pu avoir lieu. À titre d’exemple, un alpiniste débourse pour l’ascension de l’Everest (807 en 2018) entre 55 000 et 70 000 dollars, dont 10 000$ de permis d’ascension encaissés par l’État.


L’arrêt de cette activité représente un manque à gagner de grande envergure pour le gouvernement népalais, comme pour les lieux d'accueil, les guides et toute l'économie touristique en plein développement qui avait bien repris depuis le séisme d'avril 2015.


Quelques chiffres : en 2018, l'activité touristique a représenté 7,8% du PIB du Népal, créant plus d’un million d’emplois (World Travel and Tourism Council) avec une croissance exponentielle du nombre de touristes atteignant plus 1 200 000 et dépensant en moyenne 40€ par jour. Autre secteur important pour l'économie du Népal avec 64% PIB/ 1,8% en France, l'agriculture a vu ses exportations stoppées. Conséquence directe de cette situation économique, le pays enregistre de tristes statistiques. Ces derniers temps, le taux de suicide au Népal a connu une hausse sans précédent, (plus de 1 700 cas de suicide recensés en juin2020) venant confirmer les difficultés quotidiennes des habitants.


Mais qu’en sera-t-il à long terme ?


Le pays, qui figure déjà parmi les pays les plus pauvres de la planète avec un quart de sa population en dessous du seuil de pauvreté et dépendant des envois de fonds (30% du PIB), n’offre à ses habitants aucune assurance sociale ni système de chômage.

Avec l’absence de touristes, l’interruption du commerce international et la migration progressive des campagnes vers les villes, le Népal semble dans une situation bien complexe et vit dans le même temps un drame humanitaire sans précédent.

Des dizaines de millions de personnes à emplois précaires se sont retrouvées du jour au lendemain sans travail, sans argent. Avec l'absence de revenu souvent journalier, beaucoup de Népalais n'ont eu comme seule option le retour au village, parfois à l'autre bout du pays dans des conditions très difficiles parfois.



LES CONSÉQUENCES POUR NOS MISSIONS


Malgré ce tableau bien sombre, les Népalais ont fait face à l'adversité avec une grande solidarité, et une grande créativité comme nous l'avions déjà constaté après la catastrophe naturelle de 2015 ; Un peu résilients et pleins de ressources et d'espoir.

Cette dynamique s'est vérifiée une fois de plus afin d' assurer la continuité de la scolarité des enfants malgré les situations de rupture numérique inhérentes au très faible niveau de vie : absence de matériel, de réseau, de connaissances afin de guider les jeunes enfants.


Des écoles improvisées se sont mises en place dans les campagnes.


Dans le village de Bungtang, où vivent plusieurs familles dont Daya Népal soutient les enfants, une filleule Sarita, qui a passées son bac en 2019 a fait la classe aux enfants du village pendant tout le confinement du printemps. Elle attend la fin du confinement et de la pandémie pour poursuivre ses études supérieures à l'étranger.

L'école Manasarovar ainsi que la Boudha english school que Daya Népal soutient par la fourniture de matériel scolaire et par le parrainage de la scolarité de jeunes élèves, ont mis en place des cours "online" via Facebook, qui est le support le plus développé auprès des familles.


L'attention et l'engagement des enseignants ainsi que des équipes de direction ont permis de maintenir un lien avec les élèves restés sur Katmandou. A noter que l'exode ayant fait craindre une baisse des effectifs à court et moyen terme, entraînant une baisse des revenus de ces écoles, Daya Népal leur a assuré son soutien par le maintien des financements pour l'année 2020.


Nous étudierons au cas par cas avec les responsables des écoles , les aides à apporter pour la prochaine année scolaire qui débutera en avril 2021.



Côté positif : le confinement a permis de redécouvrir, comme dans beaucoup de pays, des paysages sans pollution, d'apercevoir les cimes des sommets himalayens, l'Everest depuis Katmandou. Cette beauté renforce notre volonté d'engagement de Daya Népal dans des missions de sensibilisation à l'écologie auprès des enfants.


Aidons les à reconstruire un monde plus beau!

Valérie Théry.

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